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Communiqué

vendredi 18 février 2022

Regards croisés sur l’Alternance : Les entreprises et les jeunes plébiscitent ce dispositif mais certaines difficultés persistent.

Alors que le nombre d’alternants atteint des chiffres records à la suite de la réforme de 2018, la Fondation The Adecco Group, l’association Walt et le cabinet Quintet conseil créent l’Observatoire de l’Alternance pour proposer un état des lieux et des axes de réflexion.

Sa première édition, fondée notamment sur une enquête de l’institut BVA auprès de 600 entreprises et 500 alternants, conclut à une très grande satisfaction à l’égard de l’alternance bien que le recrutement sous ce dispositif comporte quelques écueils pour les entreprises et futurs alternants.

Près de neuf entreprises sur dix reconnaissent avoir éprouvé des difficultés de recrutement, et près de huit jeunes sur dix déclarent avoir eu des difficultés d’accès à l’alternance, la principale est celle de trouver une entreprise d’accueil.

L’ALTERNANCE, UN DISPOSITIF PLÉBISCITÉ

L’enquête de l’Observatoire de l’Alternance conclut à une très forte satisfaction vis-à-vis de l’alternance, de la part des entreprises comme des jeunes. Ainsi, 91 % des entreprises se déclarent « assez » voire « très » satisfaites, un chiffre qui atteint 99 % dans le secteur du commerce.

De leur côté, les alternants se disent « assez » voire « très » satisfaits à 82 %. Ils sont même 28 % à estimer que cette expérience est allée au-delà de leurs attentes. C’est près de 20 points de plus que la satisfaction des étudiants à l’égard de leur voie de formation, satisfaits par leurs études à hauteur de 64 % seulement (selon l’Observatoire de la vie étudiante).

En conséquence, la note moyenne de recommandation de l’alternance est élevée : 7,9/10 pour les alternants et 8/10 pour les entreprises.

 

L’ALTERNANCE, UN DISPOSITIF FAVORABLE À L’EMPLOI ET L’INSERTION

L’enquête de l’Observatoire de l’Alternance montre les intérêts convergents des entreprises comme des jeunes qui optent pour l’alternance. Ainsi, 89 % des entreprises recourent à l’alternance pour répondre à leurs besoins en matière de compé- tences, dans le cadre d’une politique RH cherchant à fidéliser les jeunes pour près d’une entreprise sur deux.

De leur côté, 61 % des jeunes déclarent que le choix de l’alternance leur donne la possibilité de se confronter au monde de l’entreprise, de tester leurs savoirs face à la réalité voire de confirmer un projet professionnel.

Ils sont presque autant (59 %) à choisir l’apprentissage pour des raisons financières.

Enfin, 62 % des alternants interrogés déclarent avoir trouvé un emploi en lien avec leur formation dans l’année. Celles et ceux qui n’ont pas été embauchés par leur employeur sont néanmoins 71 % à estimer que leur par- cours a favorisé leur candidature auprès des recruteurs.

 TROIS OBSERVATIONS MAJEURES POUR FLUIDIFIER L’ACCÈS À L’ALTERNANCE

Faciliter la rencontre entre les jeunes et les entreprises

L’enquête BVA pour l’Observatoire de l’Alternance montre des difficultés de rencontre entre offre et demande. Ainsi, près de neuf entreprises sur dix (86 %) reconnaissent avoir éprouvé des difficultés de recru- tement, et près de huit jeunes sur dix estiment avoir connu des difficultés (77 %). La première qu’ils évoquent n’est autre que celle de trouver leur entreprise d’accueil.

Instaurer un véritable parcours d’intégration

Le manque d’intégration des jeunes par les entreprises est souligné. 95 % des alternants affirment ne pas avoir bénéficié d’un parcours d’intégration, statistique corroborée par les entreprises qui ne sont que 11 % à le faire.

Professionnaliser le tutorat

Selon les jeunes interrogés, la présence d’un tuteur n’est pas systématique : 27 % ont déclaré ne pas en avoir eu lors de leur période en entreprise. D’autant qu’à peine 40 % des entreprises affirment former leurs tuteurs.

 

TROIS PISTES DE RÉFLEXION POUR ACCOMPAGNER LE DÉVELOPPEMENT DE L’ALTERNANCE 

Garder la dynamique

Si l’étude conclut à l’absence d’effet d’aubaine, les aides exceptionnelles de l’État mises en place durant la crise sanitaire ont eu un effet bénéfique sur l’alternance. Leur réduction ou leur évolution pourraient entraîner des conséquences non négligeables.

Les supprimer brutalement créerait certainement un choc. S’il fallait les réduire, c’est sans doute vers les plus bas niveaux de qualification qu’il faudrait les orienter, afin notamment de soutenir la relance récente de l’alternance infra-bac et la création de compétences sur de nombreux métiers en tension.

 

Simplifier le cadre administratif

Une question occupe depuis deux ans les discussions : celle de la fusion des contrats d’apprentissage et des contrats de professionnalisation. Ces derniers comptent pour moins de 9 % du total des contrats selon la Dares, et font l’objet, depuis des années, d’une moindre attention.

Toutefois des différences demeurent entre les deux contrats : cela milite pour une fusion méthodique et très progressive.

Développer l’alternance dans tous les secteurs

Si certains secteurs sont très consommateurs d’alternance comme le commerce, d’autres sont en retard. Pourtant, rien ne semble justifier que l’alternance ne soit pas présente dans tous les domaines d’études ou tous les secteurs d’activité.

Ainsi, l’Observatoire de l’Alternance suggère de développer une véritable culture de l’alternance là où elle est la moins ancrée en particulier dans les secteurs de l’animation sportive, de la culture, de la santé. Elle doit concerner aussi le secteur public où le recours aux alternants est peu développé.

 

L’Observatoire de l’Alternance est porté par

  • Fondation The Adecco Group : Imaginons notre futur du travail. La Fondation The Adecco Group est un lieu d’expérimentation et de réflexion pour participer à la construction d’un futur du travail durable, équitable et humain. Expérimenter, imaginer, partager : au service de l’ensemble des ac- teurs de l’emploi – entreprises, as- sociations, acteurs de terrain – de la société civile et des associations, elle conjugue la compréhension des mutations de l’emploi, grâce aux travaux de son pôle Recherche, et le soutien en mécénat financier et de compétences à l’expérimentation d’innovations sur le terrain par des associations.
  • QUINTET est un cabinet de conseil fondé par 5 associés ayant exercé des responsabilités au sein d’entre- prises, d’organisations profession- nelles et de cabinets ministériels entre 2017 et 2020. QUINTET exerce ses activités dans les domaines de la stratégie sociale, la stratégie des compétences, rai- son d’être, la stratégie de communi- cation en matière sociale ainsi que d’actions et politiques de relocalisa- tion. Il accompagne des entreprises et des organisations profession- nelles ainsi que des dirigeants à titre individuel. S’agissant des compétences, il est particulièrement impliqué dans l’accompagnement de politiques et d’actions en faveur du dévelop- pement de l’apprentissage incluant celles développées par les écoles et organismes de formation.
  • Walt, un collectif qui porte la voix de l’alternance. Walt est le regroupe- ment de forces vives, écoles, entre- prises, organisations qui portent les valeurs de l’alternance. Aujourd’hui ce sont 50 membres qui représentent plus de 30 % des jeunes en alternance sur tout le ter- ritoire. Ils s’engagent à contribuer à une alternance inclusive par la diversité des publics ; responsable en matière de formation et d’in- tégration dans l’emploi ; et enfin coopérative pour valoriser sa péda- gogie comme une réelle force entre le monde de l’éducation et celui de l’entreprise. Walt, c’est également 1 125 écoles, 730 entreprises, 14 600 jeunes ins- crits, 1 million de visites sur son site walt.community et 84 000 fans sur les réseaux sociaux.

CONTACTS PRESSE :

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